vendredi 16 octobre 2009

Un techo para mi país

Si, si, il se passe des choses dans ma vie. Seulement, tout ne se raconte pas en blog, certaines choses se vivent avant tout.


Le week-end dernier, j'ai fait du volontariat pour un techo para mi país. C'est une ONG latino-américaine qui lutte contre la pauvreté dans quinze pays d'Amérique latine. La première partie de leur mission est de construire des habitations d'urgence dans les quartiers les plus pauvres de la ville. Et la bonne idée de l'organisation, est qu'ils sensibilisent les gens tout en leur permettant d'aider par une action concrète. C'est ce qui m'a le plus motivée : pouvoir faire quelque chose de concret.

À Lyon, je finissais par changer de rue pour éviter les ONG avec leurs formulaires de donateurs réguliers. Trop de pression, trop de culpabilité, trop, trop, trop... et ce tous les deux jours. Entre les ONG et les mendiants, la rue de la République devenait une véritable épreuve. Qui n'a pas été harcelé pour de l'argent dans cette rue ? On m'a déjà dit que je n'avais aucun coeur. Un clochard m'a dit une fois que j'étais en train de le tuer. Que faire ? Je me sens mal, mais je ne peux pas porter toutes les douleurs, toute la culpabilité du monde. Et mon argent encore moins.

Alors ça fait du bien, pour une fois, de participer à une action concrète. À effet immédiat. Où l'on voit ce que l'on fait. Où l'on rencontre les gens pour lesquels on le fait. Et même si je suis persuadée qu'un donation régulière à une ONG résout beaucoup de problèmes, je me sens mieux en maniant la pelle et le marteau dans un équipe de jeunes motivé qu'en regardant mon argent partir par versements réguliers.

Un techo para mi país organise des constructions avec des lycéens, des étudiants, et des entreprises. Nous étions presque 200 étudiants, répartis sur deux quartiers d'extrême pauvreté du grand Córdoba.

Chaque groupe d'une douzaine est assigné à une famille et construit avec elle une "maison" sur les trois jours que dure le weekend.


Le quartier . Chaque famille vit dans un abri, fait de planches, de cartons, cloués, collés avec les moyens du bord. La pluie entre. Le vent entre. Les tempêtes de poussière entrent.


Le quartier a poussé depuis deux ans sur un sol de poussière et d'ordures. Aujourd'hui, les voisins se cotisent pour ratisser et faire enlever par camion entier les débris de verre, semelles de chaussures, sacs plastique et autre objets divers non biodégradables qui jonchent le sol. C'est la force de ce quartier. Malgré, ou peut être grâce, à l'extrême pauvreté, les voisins forment une communauté soudée. Ils se réunissent en assemblée toutes les semaines pour discuter de l'avenir du quartier, des actions qui peuvent être prises. Aujourd'hui, ils on un peu d'électricité, ils ont des citernes qui sont remplies d'eau potable tous les deux jours...


La construction commence par de grand trous, afin de seller les tronc qui soutiendront la maison à 20 cm du sol, pour éviter toute infiltration d'eau. C'est quand on creuse qu'on ressent le plus la pollution du sol. Tout les centimètres on retire des morceaux de verre, de caoutchouc, de plastique, de métal. À cause des ordures, le sol est inapte à l'agriculture. Impossible de planter des légumes ou même des arbres fruitier : le sol est toxique.


La maison et constituée de panneaux en bois préfabriqué par une entreprise locale. Après avoir sellé quinze troncs dans le sol, on pose le plancher de trois sur six mètre, et on assemble le tout avec des clous.


Assemblage des poutres


On discute avec Juan, chef de famille et l'un des meneurs de la vie sociale du quartier. Il est plein de rêves et d'espoirs, et garde les pieds sur terre pour les mener à bien. Ca pousse forcément à l'admiration. La discussion avec la famille fait aussi partie de notre mission.



Pause déjeuner. Chaque jour, on amène du riz, de la polenta, des légumes, et Magali, la mère de famille nous fait à manger.


Troisième jour : pose du toit en tôle sur une couche d'isolant. La maison est enfin terminée !