vendredi 7 août 2009

Rentrée

Voilà une semaine que je suis rentrée,
il est temps de faire un petit point.
L'Université

L'université est très sympa. J'y vais en bus, qui passent à 50 mètres de l'auberge.
Je n'ai pas cours le lundi, et les autres jours, les horaires sont très variables :
mardi 13h ->18h
mercredi 18h -> 23h
jeudi 8h->15h30
vendredi 10h30 -> 20h (grosse journée, avec une pause de 16h30 à 18h)

Les cours n'ont rien à voir avec les cours en France. Le contenu oui, mais la forme est très différente. Ici tout va plus lentement. Les profs prennent le temps d'expliquer, d'écrire au tableau, de s'assurer qu'on a compris. C'est extrêmement agréable. J'ai un peu l'impression de me retrouver au lycée, où aller en cours était plus un plaisir qu'une corvée.

En France, à l'INSA en tout cas, les profs ont tous des présentations power point qui passent à toute allure. Une prof m'a avoué l'an dernier que ça lui permettait d'aller presque dix fois plus vite (disons voir dix fois plus de choses) que la vitesse à laquelle allaient les cours quand elle même était à l'INSA. La même prof se demandait pourquoi les élèves ne prenaient plus de notes, dormaient, n'étaient pas attentifs, séchaient les cours, ce qui d'après elle n'arrivait pas autant à l'époque. L'an dernier, je n'avais pas vraiment fait le lien, et je n'avais pas su quoi lui répondre. Je me disais : "Peut être sommes nous vraiment pire qu'avant, nous avons perdu la soif d'apprendre...".
Aujourd'hui je saurais quoi lui dire.
Il y a un dialogue qui ne fonctionne plus en IF. D'un côté comme de l'autre, on voudrait en parler, mais on n'arrive plus à reconnaître les problèmes. Ce n'est qu'en allant à l'étranger qu'on se rend compte... Et évidemment, les IF ne partent qu'en 5e année, ce qui ne facilite pas les retours.
En IF, c'est la course aux connaissances. Il faut que nos élèves en sachent toujours plus.

Gavons-les de connaissance, et demandons nous: "mais pourquoi n'ont-ils plus soif d'apprendre comme nous à l'époque ? Quelle génération ingrate !"

Je suis presque écoeurée qu'en j'y pense. Nous avons tous passé l'année dernière à nous dire que ce qu'on apprenait pourrais être intéressant si on avait un peu le temps de s'y intéresser. Au final qu'a-t-on appris ? Qu'a-t-on retenu de l'an dernier ? Les vagues contours de quelques matières. Si je cherche les détails, je me rends compte que rien n'est resté. DATA OVERFLOW.

Les ingénieurs INSA ont pour la plupart l'impression d'avoir volé leur diplôme : "Je n'ai rien appris. Je ne foutais rien dans mon hexanôme. Je n'allais pas en cours. Je copiais les annales comme tout le monde à ces partiels où ce n'est même pas interdit" :
TOUS DOCUMENTS AUTORISÉS.
Soit disant pour nous apprendre à chercher l'information.

L'INSA nous apprend à gérer le trop plein, à travailler en groupe, et à pomper sur internet. Finalement, c'est ce que nous ferons pour la plupart dans nos années de boulot. Laissant la réflexion à des gens plus brillants qui auront fait la fac.

Quel gâchis de temps, d'argent...


3 commentaires:

  1. Héhé, je te reconnais bien là, alice...
    La comparaison est néanmoins intéressante et met le doigt sur le plus gros défaut de l'insa...
    T'as une vague description de tes cours quelque part ?

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  2. Cette semaine, j'ai eu quatre matières :
    -Réseaux (on étudie le livre de Tanenbaum, en gros, même programme que l'an dernier)
    -Investigation Operative (pour le moment, de la théorie des graphe // IM de 3IF)
    -Intelligence Artificielle (divers outils, appliqués au traitement des images)
    -Systèmes de gestion : du décisionnel, programmation dynamique..

    La semaine prochaine, je démarre :
    -Ingenería de Software
    -Servicios de Software

    Pour de vraies descriptions en espagnol, c'est par ici :
    http://www.institucional.frc.utn.edu.ar/sistemas/Academica/Modalidades/AcademicaMaterias2009.asp

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  3. Je ne pense pas qu'un systeme soit franchement mieux. Chacun a ses avantages et ses inconvenients.
    C'est sur qu'en ecole d'inge en France on nous en fout un max dans le crane mais on ne retient qu'une infime partie. C'est sur que c'est plutot chiant pour les eleves car c'est assez demotivant mais l'aspect "il ne faut pas apprendre, il faut comprendre" est plutot agreable.
    Interdire les documents ca veut dire limite la difficulte des questions est s'approcher des questions de cours. Au hasard, t'as un exam de reseau. Avec le cours, t'auras des "problemes" sans le cours t'auras "quel type de truc permet de faire ca". La reponse se trouve rarement mot a mot dans le cours s'il est autorise. Le par coeur c'est la pire des choses !

    Puis je ne pense pas qu'on ne retient rien d'un trop plein d'infos. Idealement, les bribes permettent de savoir ou retrouver l'info. Genre t'as une vague idee du fonctionnement de pas mal de choses et tu en connais souvent les grandes lignes : ca suffira pour demarrer correctement. Le type qui ne connait pas LDAP va bien galerer quand on va lui demander de trouver une solution de gestion de droits centralises pour une entreprise.

    L'an passe, en echange j'ai eu l'echo inverse. Les intervenants exterieurs qui disaient "j'aime pas les examens parce que dans la vie ca ne se passe pas comme ca: t'as google, t'as des livres, tu cherches". Il critiquait le fait qu'un partiel pouvait compter pour 50% de la note finale en se basant que sur des questions de cours.
    En tant qu'ingenieur, on nous demande de comprendre un probleme pour en tirer une solution. Il ne faut pas etre un pro sur un sujet, du moins, pas a la sortie. En Europe/France, ingenieur c'est assez peu technique alors qu'ailleurs il sera plus technicien, c'est la grande difference.

    Une formation universitaire a un but different a mon sens, si elle est menee assez loin. On se specialise pour avoir une connaissance tres pointue dans un domaine. Un mec qui fait du traitement d'image medical, on va pas lui dire de s'occuper d'un systeme de gestion de patrimoine. L'ingenieur il doit vaguement etre capable de faire un peu des deux avec le minimum de formation bien sur.

    Bon, globalement, on est d'accord en fait. J'espere juste que tu n'auras pas a subir les interros en par coeur. L'impression de retourner au lycee m'a laisse un gout desagreable...

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